Bilan des 10 000 milles nautiques de navigation en 2020
Dans un contexte mondial incertain dû à la pandémie de Covid-19, le programme 2020 de l’Odyssée avait été intégralement revu, et les escales principales, notamment à Tokyo durant les Jeux Olympiques ou sur la côte californienne, reportées.
Des évènements qui n’ont pas empêché notre navire expérimental et son équipage de poursuivre ses missions de recherche sur de longues distances, les plus longues depuis 2017.
Plus de 10 000 milles nautiques parcourus
En 2020, Energy Observer a effectué les plus longues navigations de son histoire avec sa première transatlantique et l’exploration des territoires d’Outre-mer jusqu’en Guyane, comptabilisant plus de 10 000 milles nautiques. Une performance réalisée grâce à l’autonomie énergétique des systèmes embarqués, un modèle de résilience particulièrement adapté à la situation sanitaire actuelle, et rassurant pour la suite de l’Odyssée.
Un mix énergétique fiable
Les technologies embarquées, combinant de multiples sources - solaire, éolien, hydrolien - et formes de stockage, batteries et surtout hydrogène, ont prouvé leur fiabilité, nous confortant dans l'idée qu'ils préfigurent les réseaux énergétiques intelligents (smart grid) de demain, reproductibles à grande échelle, partout et pour tou.te.s.
L’hydrogène, clé de voûte du système Energy Observer
Si la mobilité maritime et terrestre répondent à des exigences toujours plus fortes de puissance, de vitesse et de fiabilité, l’hydrogène est à ce jour le seul vecteur énergétique offrant une alternative crédible aux énergies fossiles, sans impacts sur l’environnement. En testant à bord de ce navire un système énergétique basé sur un mix d’énergies renouvelables et de l’hydrogène produit à bord par électrolyse de l'eau de mer, Energy Observer ouvre la voie à de multiples applications terrestres et maritimes, pouvant être répliquées à l’échelle d’un usager, d’un quartier voire d’une ville.
Le bilan énergétique de 2020
En 2020, notre navire a parcouru près de 11 000 milles nautiques à une vitesse moyenne de 4,4 nœuds. C’est encore lent, mais cela s'améliore année après année. Il ne faut pas oublier que nous ne consommons que l'énergie produite à bord ! Cela nous rappelle, à petite échelle, que nous ne pouvons pas vivre à crédit énergétique, et qu'il est préférable d'aller loin plutôt que d'aller vite.
En outre, le photovoltaïque et l’éolien ont occupé une place conséquente dans le mix énergétique. C’est essentiellement due au fait que nous avons navigué dans les alizés où il y a beaucoup de vent et de soleil. L’hydrogène nous a moins servi car nous étions souvent au maximum de nos capacités de stockage, avec les réservoirs pleins. Ce qui n'était pas pour déplaire à l'équipage qui pouvait se permettre un certain confort, notamment en utilisant la climatisation.
En ce qui concerne la consommation, la propulsion électrique ne constitue qu'un tiers de nos dépenses, le reste étant distribué entre la vie à bord (25 %), les contrôles commandes (26%), les servitudes (15%) et le système des ailes Oceanwings® (5%).
Des économies d’énergie seront à faire sur ces consommations électriques ; à surveiller pour le futur bilan énergétique 2021 !
L’optimisation avant les grandes traversées
Le 5ème chantier d’optimisation qui s’est tenu au Marin, en Martinique, a eu pour objectif de préparer les systèmes et le navire à des traversées encore plus longues, dont celle du Pacifique. La première tâche a été la simplification et l’optimisation de la chaîne hydrogène grâce aux performances du REXH2®, développé par EODev en collaboration avec Toyota.
Pour rappel, installé en 2019, le REXH2® est un ensemble -pile-compresseur-onduleur dont la puissance maximale est de 60 kW (mais utilisé à environ 50% de sa puissance pour optimiser son rendement). Son poids réduit et sa compacité, associés à sa fiabilité déjà prouvée sur des milliers de voitures et de poids-lourds, promettent d’envisager de multiples nouvelles applications.