Dominique Ristori : « Energy Observer a un rôle de modèle »
Le haut fonctionnaire européen est venu découvrir Energy Observer à Bastia, à l’occasion d’une escale technique du navire. Une rencontre avec l’équipage qui lui a permis de visiter le navire, de nous expliquer le futur de l’énergie dans l’Union Européenne et également de rappeler son soutien pour ce projet précurseur des enjeux énergétiques de demain.
Quelles sont les actions de l’Union Européenne en faveur des énergies renouvelables ?
L’Union Européenne et la Commission ont initié la politique en faveur des énergies renouvelables il y a environ une dizaine d’années. L’objectif est d’obtenir 20% d’énergies renouvelables d’ici 2020 et nous venons de finaliser un accord entre le Parlement européen et le Conseil, pour un objectif à 32% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030. Cela veut dire la pénétration des énergies renouvelables dans le transport, le bâtiment, l’industrie et la production d’électricité en Europe. Les renouvelables, c’est déjà 30% de notre électricité en Europe et ce sera plus de 50% à l’horizon 2030. Ce siècle sera le siècle des énergies renouvelables.
Quel est le rôle de l’Europe dans le futur de l’énergie ?
L’Europe doit devenir un modèle, non seulement pour les pays européens mais pour le reste du monde. En Europe, nous avons parmi les meilleurs chercheurs au monde. L’important est donc de pouvoir utiliser au mieux les résultats de leurs recherches pour créer de nouveaux marchés et de nouveaux produits qui correspondent aux normes et aux standards de demain.
Quel est l’avenir du système énergétique reposant sur la mixité des énergies renouvelables et l’hydrogène ?
Un des grands défis de l’Accord de Paris est d’adapter le système énergétique. Pourquoi ? Parce que plus de deux tiers des émissions de gaz à effet de serre trouvent leurs origines dans la production et l’usage de l’énergie. Ce qui veut dire que sans l’adaptation du système énergétique il n’y aura pas de solutions et de succès dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris. Il faut donc promouvoir les énergies sans carbone et être capable d’assurer le stockage de l’électricité. L’hydrogène est une voie à privilégier et de ce point de vue, ce qui est fait par Energy Observer est exemplaire et demande à être prolongé et achevé.
Quel est selon vous le rôle d’Energy Observer ?
Energy Observer a un rôle de modèle. La transition énergétique et la transition écologique ne doivent pas être vécues comme des contraintes ou des obligations. Elles sont d’abord des opportunités. Energy Observer, à l’instar de ce qu’a fait Solar Impulse pour l’aviation, ouvre une voie totalement nouvelle pour le transport maritime et plus largement pour la production d’énergies propres et leur stockage, qui est l’un des plus grands challenges à relever. Or la capacité d’Energy Observer de naviguer en bénéficiant à la fois des énergies renouvelables mais aussi de l’hydrogène permet non seulement la production d’électricité sans CO2 et son stockage. Ce navire est un exemple vivant de ce qu’il est possible de faire dans ce domaine, et c’est pour cela que ce projet mérite d’être connu et soutenu.
Pourquoi et comment l’Union Européenne soutient Energy Observer ?
L’Union Européenne soutient Energy Observer puisque ce navire est un pionnier de la transition énergétique et écologique. C’est la raison pour laquelle nous associons Energy Observer a beaucoup de nos grands rendez-vous autour de la transition écologique et du développement durable. Nous soutenons ce type de projets de recherche et d’innovation.