Du solaire haute couture pour Energy Observer
Depuis quelques semaines les marins sont redevenus terriens. Energy Observer, au sec à Saint-Malo, est en chantier d’optimisation. Les trois grandes évolutions, l’ajout d’ailes, le système hydrogène et le redéploiement de panneaux photovoltaïques, progressent en parallèle.
Hugo Devedeux, ingénieur du bord, a pris en charge le volet solaire. Fin 2018, le catamaran expérimental a été passé au peigne fin. Chaque cm² du pont d’Energy Observer capable de recevoir une cellule photovoltaïque est désormais identifié et va être rentabilisé.
Une centaine de panneaux à changer
“La saison passée, nous avions 140 m² de panneaux solaires. Une partie de cette surface en panneaux bifaciaux et l’autre répartie à plat pont et sur les infrastructures du bateau. C’est cette dernière qui va être remplacée. Cela représente une centaine de panneaux à changer.”
En partenariat avec la société Solbian Energie Alternative, des panneaux flexibles aux gabarits correspondant exactement aux besoins du bateau vont être développés.
“Les cellules photovoltaïques sont connues et largement éprouvées, mais la forme comme la puissance sont adaptées à notre demande. Nous avons besoin d’une puissance importante, sur une surface contrainte. Nous allons aussi en profiter pour rééquiper une partie du bateau avec la version anti-dérapante proposée depuis peu par Solbian. Nous avons testé ce type de panneaux sur les flotteurs cet été et nous constatons qu’ils sont particulièrement efficaces.”
Les champs de tension
Mais le gros du travail de l’ingénieur était la conception du puzzle. Tandis que, sur le catamaran, des techniciens décollaient les anciens panneaux, Hugo Devedeux « jouait » à Tétris sur son ordinateur. Sur son écran, des carrés et des rectangles remplis de cellules, mais aussi des développés beaucoup plus complexes.
“Nous restons sur le même format de cellules, dont le nombre à intégrer dans les surfaces que nous donnons doit être maximal. À la cellule près. Le nombre de cellules détermine la puissance d’un panneau réalisé sur-mesure.”
Ça, c’est pour les surfaces. Mais le vrai casse-tête pour l’ingénieur était de définir au plus juste les champs de panneaux en fonction de la tension recherchée. Les puissances obtenues, en « empilant » les cellules photovoltaïques, déterminent le nombre de convertisseurs nécessaires et surtout le nombre de champs solaires regroupés par zones de tension.
« Nous nous sommes fixés une tension de 28,6 volts par champs, qui représente un regroupement de 42 cellules. »
Au final, ce sont 28m² de panneaux solaires supplémentaires qui équipent désormais Energy Observer, pour une puissance maximum qui devrait grimper de 5 000 Watts.
Ces nouveaux panneaux ont été installés à la fin du mois de janvier. Désormais, l’équipe se concentre sur le câblage et la connectique de type aéronautique. Un autre chantier conséquent.