Trois mois de chantier d’optimisation pour Energy Observer
Energy Observer vient de terminer sa sortie d’eau pour un arrêt technique de trois mois. Trois mois de chantier pendant lesquels le catamaran à hydrogène va subir des transformations et des optimisations avant de reprendre son tour du monde au printemps prochain.
La première boucle est bouclée. Ce mercredi 12 décembre, Energy Observer a quitté son élément pour entrer en chantier. Un grutage impressionnant, sous tension, qui a nécessité l’intervention d’une grue de 300 tonnes venue de Nantes, qui avec l’aide d’une remorque autotractée et articulée, ont permis au catamaran de 30 mètres et 30 t de rejoindre sa zone technique.
Après 16 mois de navigation et 10 326 milles nautiques parcourus le catamaran expérimental va subir quelques modifications mais surtout de nombreuses optimisations.
Les travaux, notamment l’arrivée d’une nouvelle brique technologique avec les ailes Oceanwings®vont durer trois mois.
Phase d’optimisation
Energy Observer est un démonstrateur en évolution constante. Comme tout laboratoire flottant, il nécessite des temps de validation, de mise au point et des phases d’optimisation plus lourdes. Ces derniers mois de navigation ont permis d’accumuler et de traiter une importante masse de données, venant de l’ensemble des systèmes, et qui vont maintenant donner lieu à des optimisations. Ces modifications qui devraient permettre un gain de rendement pouvant atteindre jusqu’à15 %.
“Je vais m’occuper de l’ensemble des flux des différents systèmes. Nous allons installer un circuit innovant pour mutualiser les sources de chaleur, donc on attaque par une phase de démontage de l’existant pour repartir sur un nouveau système.”
Une première optimisation qui va permettre à Energy Observer de pouvoir récupérer toute la chaleur produite par la pile pour se chauffer. C’est une refonte complète, allant jusqu’au changement des composants et pompes pour valider des matériels industriels, qui pourront ensuite être déclinés sur d’autres applications. Le système va être fiabilisé et simplifié. Toujours côté « plomberie », dans un souci de performance mais aussi d’esthétisme, les circuits d’arrivée d’air de la pile à combustible et les évents du système hydrogène vont être remplacés pour gagner du rendement.
Des ingénieurs « solaire » et « hydrogène »
Pour les ingénieurs, cet arrêt technique sera solaire et hydrogène. Hugo Devedeux prend en charge le versant solaire.
“Nous allons faire évoluer le système pour un gain de puissance. Cela représente une centaine de panneaux à changer. Ils vont être remplacés par des panneaux custom, pour optimiser les surfaces disponibles. Une pile à combustible fournit de l’énergie sous deux formes. 50 % en électricité, l’autre moitié est de l’énergie thermique qui pour le système embarqué sur Energy Observer représente jusqu’à 20 kW. C’est sur le thermique que nous allons travailler. Nous allons mettre en place un système de stockage qui va nous permettre de réchauffer la nacelle même lorsque la pile est à l’arrêt.”
Deux capitaines bien occupés
Pour l’équipage et principalement les deux capitaines en second, Marin Jarry et Jean-Baptiste Sanchez, la liste des « choses à faire » est « interminable ». Ce sont eux qui prennent en main l’organisation de la logistique des travaux à venir, la coordination des modifications composites liées à l’implantation des ailes Oceanwings® , tout en mettant à jour quotidiennement le planning pour s’assurer qu’Energy Observer sera prêt pour son rendez-vous avec l’Europe du Nord en mars prochain.
“Les nombreuses modifications que nous allons apporter sur le bateau nous obligent à repenser le fonctionnement global du bateau. Enormément de points sont contrôlés pour vérifier que le navire va naviguer en toute sécurité. L’arrivée des ailes Oceanwings® modifie le poids et le centre de gravité du bateau. Nous devons anticiper son comportement marin et nous assurer que ces modifications en feront un navire encore plus sûr et performant, capable d’affronter tout type de temps.”
Ce sera donc un Energy Observer avec une nouvelle physionomie, mais surtout optimisé, qui reprendra la mer pour l’Europe du Nord à la mi-mars.