Canal de Panama, Panama

"Il y a trois sortes d’hommes, disaient les Grecs de l’antiquité : les vivants, les morts, et ceux qui sont en mer." Même si notre équipage est habitué aux "au revoir", c'est avec une certaine émotion que nous avons largué les amarres, laissant derrière nous la Martinique après 6 mois dans la zone caribéenne.

Le convoyage de la Martinique vers le Canal n’était pas de tout repos pour notre équipage ; les nuits courtes ont succédé aux longues heures de quart, avec des énergies renouvelables au rendez-vous ! Du soleil, du vent, une houle constante et une vitesse moyenne de presque 7 nœuds avec des pointes à 10,27 nœuds : notre navire avait tous les éléments réunis pour être en surproduction d'énergie, avec des réservoirs d'hydrogène à 101 % ! Un surplus énergétique en mer qui nous a contraint à couper certains panneaux solaires ; une situation assez rare pour être soulignée.

Après quelques jours amarrés à l’embouchure du Canal côté Atlantique, notre navire a débuté la traversée au petit matin. Une navigation d’écluse en écluse qui s’effectue en deux temps, accompagné d’un pilote local.

Divisé en deux voies parallèles pour faciliter le passage simultané des bateaux, le Canal de Panama comporte plusieurs lacs et écluses avant d'arriver au Pacifique. Le rôle des écluses est de permettre la navigation des bateaux malgré le dénivelé, puisque le canal a été construit à travers la montagne. Notre navire s'est ainsi élevé de 26 mètres à la première écluse, de quoi impressionner notre capitaine !

Le récit de cette première partie de la navigation effectuée de nuit jusqu’au lac Gatún est à découvrir en vidéo.

Deux jours de navigation, des nuits raccourcies et une dernière écluse à franchir avant d'apercevoir le Graal de la traversée : les eaux du Pacifique ! Une première pour notre navire et son équipage, qui ne cache pas son excitation.

Notre navire s'éloigne désormais de la côte panaméenne pour s'engouffrer dans l'océan Pacifique, cap vers le sud-ouest ! Une première navigation dans cet océan qui recouvre à lui seul le tiers de notre planète bleue.