Le stockage hydrogène d’Energy Observer
Energy Observer a fait le choix de la complémentarité des moyens de stockage, avec un stockage court terme grâce à un parc de batteries Li-Ion et un stockage long terme grâce aux 8 réservoirs d’hydrogène.
Le stockage hydrogène
Huit réservoirs de 332L permettent de stocker un total de 63 kg d’hydrogène, soit l’équivalent en énergie de 230 litres d’essence. Ce volume représente une énergie globale nette stockée de 1 MWh.
Après avoir envisagé de loger ce volume conséquent dans les coques du catamaran, les ingénieurs ont finalement réparti les bonbonnes dans des coffres extérieurs sur chaque aile. Ce choix garantit leur étanchéité face aux embruns, limite le confinement et facilite la manutention en cas d’entretien. Il a nécessité des calculs poussés de répartition des charges ainsi qu‘un design spécifique de supports adaptés aux bouteilles.
Le stockage n’a en réalité représenté aucun défi particulier pour l’équipage, si ce n’est un défi pédagogique. En effet, le stockage de l’hydrogène est la principale question posée par les visiteurs concernant la sécurité du navire. Historiquement, les risques liés au stockage très haute pression de l’hydrogène, gaz inflammable, ont effectivement freiné le développement de la filière. Mais les dispositifs sont aujourd’hui très bien maîtrisés, avec un usage industriel mature de plusieurs dizaines d’années. En matière de mobilité, des voitures à hydrogène sont commercialisées depuis longtemps avec des réservoirs allant jusqu’à 700 bars.
De par sa petite taille, la molécule d’hydrogène peut s’infiltrer dans les imperfections des matériaux, causant des pertes énergétiques à long terme. Raison pour laquelle les réservoirs d’hydrogène sont généralement constitués d’une coque réalisée en matériau composite à base de fibres de carbone, réputé pour sa résistance mécanique et sa légèreté. À l’intérieur, une seconde coque en polymère, appelée liner, garantit l’étanchéité.
La légereté de l’hydrogène a donc eu pour corollaire une résistance des matériaux à toute épreuve, ce qu’Energy Observer entend prouver en démontrant la viabilité du système dans un environnement marin hostile.
Le poids, un argument de taille
Le double stockage batteries / hydrogène à bord d’Energy Observer illustre la complémentarité des stockages ainsi que la répartition des usages.
Alors que les batteries fournissent une énergie immédiate court terme, l’hydrogène agit en prolongateur d’autonomie sur le long terme. Mais surtout, Energy Observer illustre grandeur nature l’immense avantage massique de l’hydrogène en comparaison des batteries. Alors que le parc batteries pèse 1 400 kg pour 112 kWh, le stockage hydrogène et la pile à combustible pèsent au total 1 700 kg pour 1000 kWh. Rapporté au kilogramme, 1 kWh pèse donc 12,5 kg lorsqu’il est stocké dans des batteries, et seulement 1,7 kg lorsqu’il est stocké sous forme d’hydrogène.
En d’autres termes, cela signifie qu’à poids égal, le stockage hydrogène contient 7,35 fois plus d’énergie que le stockage batterie, soit un atout considérable pour la mobilité, qu’elle soit maritime, terrestre, ou même aérienne.