#31DaysOfYOUth : la nouvelle génération sur tous les fronts
Cette année, la Journée Internationale de la Jeunesse des Nations unies porte sur l'engagement des jeunes pour une action mondiale et valorise la manière dont les actions et l'engagement des jeunes contribuent aux Objectifs de développement durable.
Dans un monde affecté par le changement climatique et la pandémie, et où les conflits internationaux s’enlisent, l'avenir des jeunes générations est incertain. En entrant dans l'âge adulte, elles doivent faire face à des catastrophes climatiques, à la précarité de l'emploi, à la crise sanitaire mondiale et à un fossé grandissant entre les classes socio-économiques.
Élever la voix pour sauver le futur
Une étude récente du Washington Post montre l’impact de la situation globale actuelle sur la santé mentale des populations. Les émotions que la plupart des adolescents déclarent ressentir par rapport à leur avenir sont la peur, suivie de l'indignation et, enfin, de la motivation. Le rejet des normes de la société a conduit les enfants, les adolescents et les jeunes adultes à descendre dans la rue, à exiger des changements à l'échelle locale et internationale.
Certain.e.s, comme Greta Thunberg ou Jamie Margolin, élèvent la voix contre le changement climatique. D'autres se mobilisent pour la justice raciale, l'égalité des sexes, le contrôle des armes à feu, l'éducation et les droits des LGBTQ. Ces jeunes activistes organisent des grèves et des marches depuis leur classes d’école ou leur chambre d'enfant.
“Le futur n’est pas certain, alors que je n’ai pas encore vécu.”
Être un adolescent, aller à l'école, suivre ses devoirs et ses examens, et mener des marches nationales n'est pas une tâche aisée. La plupart de ces jeunes militants disent travailler de chez eux jusqu'à tard, et ne pas dormir beaucoup. Cela demande beaucoup d'engagement, surtout lorsqu'on est convaincu qu’il n’y a peut-être pas d'avenir. Comme l'a dit Greta Thunberg, la militante à l'origine des grèves scolaires pour le climat, "Pourquoi faire étudier un jeune pour un avenir alors que personne ne fait assez pour sauver cet avenir ?”
C'est dans l'indignation que les jeunes trouvent la motivation pour s'engager et s'unir contre des dirigeants qui les ont déçus.
Une notoriété internationale
Certains visages devraient vous être familiers, et ont acquis une notoriété bien au-delà de leurs frontières.
Malala Yousafzai (23 ans)
est une militante pakistanaise qui a commencé à se battre pour l'éducation des filles dès l'âge de 11 ans. Son franc-parler ne plaisait pas aux talibans et elle a été abattue d'une balle dans la tête en 2012. Elle a survécu à l'attaque et est devenue une figure internationale pour le droit à l'éducation. En 2014, elle a été la co-lauréate du prix Nobel de la paix, devenant ainsi la plus jeune lauréate du prix Nobel à l'âge de 17 ans.
Emma Gonzalez (20 ans)
et ses camarades de classe ont été au centre d'un vaste mouvement de jeunesse pour le contrôle des armes. En 2018, elle a survécu à une fusillade dans une école où 17 adolescents sont morts, ce qui l'a amenée, avec d'autres survivants, à créer le groupe de défense "Plus jamais ça". Elle est connue pour ses puissants discours contre la violence armée et le lobbyisme de la NRA (National Rifle Association) et le manque d'action des politiques.
Marley Diaz (15 ans)
s'est engagée dès l'âge de 11 ans, lorsqu'elle en a eu assez de lire des livres avec des protagonistes masculins et blancs. Cette jeune féministe a lancé une campagne intitulée "100 Black Girl Books" en 2015, qui a permis de réunir plus de 9 000 livres mettant en scène des protagonistes féminins noirs. Ces livres ont été redistribués aux écoliers jamaïcains, et son mouvement a mené à une prise de conscience collective sur le manque de diversité dans la littérature pour enfants.
Ella Briggs (12 ans)
s'est fait connaître au sein de la communauté LGBTQ+ en créant une plateforme pour promouvoir la sécurité des jeunes LGBTQ+. Son travail se concentre sur la formation des enseignants et des éducateurs sur les questions LGBTQ+, ainsi que sur la création d'un environnement sûr pour la jeunesse. "Faire son coming-out ne devrait pas être si difficile", insiste-t-elle à l’heure où certains très jeunes adolescents deviennent sans-abri après avoir exprimé leur véritable identité auprès de leur famille. Ella veut créer un monde où l'amour et l'inclusion l'emportent sur la peur et la haine.
Nupol Kiazolu (18 ans)
est présidente du Youth Coalition for Black Lives Matter à New-York. Elle a également fondé la campagne Vote 2000. Son engagement en faveur de l'égalité raciale a débuté alors qu'elle n'avait que 13 ans, après le meurtre de Trayvon Martin par un gardien de quartier. Elle est venue à l'école le lendemain en portant un sweat à capuche noir avec la phrase "Ai-je l'air suspect ?" peinte dans le dos. Son leadership dans le mouvement Black Live Matter lui a valu une place dans le Vogue's 21 under 21, une liste de 21 personnes influentes de moins de 21 ans.
“Réaliser la promesse de la génération signifie investir beaucoup plus dans l'inclusion, la participation, les organisations et les initiatives des jeunes.”
Pas d’âge limite pour s’engager
Les jeunes militant.e.s font face à de nombreux obstacles pour faire entendre leur voix, en particulier des adultes dédaigneux. La plupart des critiques estiment que ces jeunes n'ont pas d'idées originales et sont manipulés par les politiciens. Ou qu'ils réagissent de manière excessive, sont hystériques ou ont des exigences impossibles. Lorsque Greta Thunberg a été nommée personne de l'année par le magazine Time (2019) pour son appel concernant l’urgence climatique, le président Trump avait tweeté :
Greta doit travailler sur son problème de gestion de la colère, puis aller voir un bon vieux film avec un ami ! Relaxe Greta, relaxe !
Les adolescents n'aimeraient probablement rien de plus que de se détendre au cinéma avec des amis. Malheureusement, l'incertitude de leur avenir les empêche de profiter de leur jeunesse. En tant que société, nous devons soutenir ces jeunes militants dans le monde entier, afin de leur permettre de réaliser pleinement leur grand potentiel.
Il est temps d'écouter et de travailler avec les générations à venir pour construire un avenir qui leur soit acceptable.