Risques de catastrophe : nous sommes le problème et la solution
Selon le GIEC, le changement climatique affecte déjà toutes les régions habitées du globe, avec des températures extrêmement chaudes, de fortes précipitations et des sécheresses dans différentes régions. La Journée internationale pour la réduction des risques de catastrophe se tient ainsi chaque 13 octobre avec pour but de mettre en lumière les personnes et communautés du monde entier qui réduisent leur exposition aux catastrophes tout en sensibilisant à l'importance de limiter les risques auxquels elles sont confrontées (ONU).
Comme le souligne Katia Nicolet, notre biologiste marin, l'année 2021 a vu se produire de nombreuses catastrophes à travers le monde, directement liées au changement climatique. Si, en tant qu'humains, nous sommes à la fois victimes et responsables de ces événements, nous avons également des solutions pour réduire les risques que de telles catastrophes se produisent.
“Le rapport du GIEC est un code rouge pour l'humanité. La sonnette d'alarme est assourdissante et les preuves sont irréfutables : les émissions de gaz à effet de serre provenant de la combustion de combustibles fossiles et de la déforestation étouffent notre planète et mettent des milliards de personnes en danger immédiat.”
Des températures qui augmentent
Cette année, des centaines de scientifiques ont compilé des milliers d'articles évalués par des pairs afin d'apporter les connaissances les plus précises sur le changement climatique. Les résultats sont clairs : l'homme modifie le climat de la Terre de manière "sans précédent". Du jamais vu depuis des centaines de milliers d'années.
La température mondiale actuelle est déjà supérieure de 1,1˚C à la moyenne préindustrielle, et elle continue d'augmenter. Pour éviter l'effondrement des principaux écosystèmes, nous devons maintenir ce réchauffement en dessous de 1,5˚C au-dessus de la moyenne préindustrielle. Pourtant les actions actuelles des gouvernements entraîneront un réchauffement plus proche de 3,5˚C, et ce de manière alarmante !
Cette année est la dernière année où nous devons agir. D'ici le prochain rapport du GIEC, il sera trop tard pour éviter le pire de la crise climatique.
Les chiffres peuvent parfois prêter à confusion ; si "1,5˚C" peut sembler peu, nous avons tous ressenti les effets du changement climatique cette année. Nous avons tous été témoins de crises successives aux informations : images d'inondations, de sécheresses, d'incendies. Il y en a tellement qu'une nouvelle catastrophe fait rapidement de l'ombre à la précédente, se noyant dans un océan de mauvaises nouvelles, parfois interrompu par l’annonce d’un nouveau confinement et un nombre croissant de réunions Zoom.
Mais nous ne pouvons pas nous y habituer. Nous ne pouvons pas oublier la catastrophe climatique de cette année et l'accepter comme la nouvelle norme. Car rien de tout ça n’est normal. Et nous - les humains - sommes les seuls à pouvoir y remédier.
Les événements climatiques extrêmes en 2021
Selon une nouvelle étude des Nations unies, les catastrophes liées au climat ont été multipliées par cinq au cours des 50 dernières années. Et cette tendance ne fera que s'accélérer. Chaque année, il semble que nous battions un nouveau record de température, ou que nous connaissions une nouvelle anomalie. Cette année, après un hiver anormalement froid dans l'hémisphère nord, les températures ont rapidement augmenté pour atteindre de nouveaux records. Au Canada, 49,6˚C ont été observés cet été. Pas la Vallée de la Mort, le Canada ! D'autres catastrophes, comme les fortes précipitations, ont touché des pays jusque-là épargnés par le changement climatique. En Allemagne et en Belgique, 209 personnes sont mortes suite aux inondations, lorsque l'équivalent de deux mois de pluie est tombé en deux jours.
Mais ce n'est pas tout, des températures extrêmement élevées ont également été mesurées à Hong-Kong (nouveau record en mai) et aux États-Unis, où les faibles précipitations et les températures élevées ont provoqué de graves feux de forêt. L'Asie du Nord a également connu des températures jusqu'à 3˚C supérieures à la normale à la fin du printemps.
Si l'on ne considère que le mois de juillet 2021, voici la liste des catastrophes et anomalies climatiques enregistrées dans le monde :
- Les températures en Europe et aux États-Unis ont atteint plus de 40˚C dans certains endroits
- Des crues soudaines en Arizona
- New York a connu de graves inondations après le passage de l'ouragan Elsa
- De graves feux de forêt en Californie
- Pluies torrentielles et inondations à Londres
- Crues soudaines et glissements de terrain en Turquie
- Graves inondations en Belgique, en France et en Allemagne
- Tornade au Canada
- Graves inondations en Inde
- Feux de forêt exceptionnels en Sibérie
- Inondations prolongées en Chine
- Glissements de terrain au Japon
- Feux de forêt en Grèce, en Turquie et en Italie
Il est encore difficile d'estimer le nombre de vies perdues à la suite des catastrophes climatiques en 2021 dans le monde.
Tout comme pour la pandémie de COVID, le monde a peut-être besoin d'un décompte du nombre de décès et de personnes déplacées dus au climat. Si le nombre d'enfants affamés n’est pas suffisant, peut-être qu'un bilan de l'impact global du changement climatique sur les économies mondiales incitera enfin nos dirigeants à agir.
Parce que c'est la plus grande crise que l'humanité ait jamais connue. Bien plus grande que n'importe quelle guerre, que n'importe quelle récession économique, que n'importe quelle pandémie. Il n'y a pas de population en bonne santé, d'économie ni d'avenir pour nos enfants sur une planète morte.
Nous devons agir, dès maintenant.
Ils participent à la réduction des risques de catastrophes
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Pour aller plus loin
Join a growing community of practices on Nature-based-Solutions to reduce disaster risks - Unesco
Attributing extreme weather to climate change - Carbon brief
« Il y a une demande de compréhension de plus en plus forte du lien entre catastrophes climatiques et activités humaines » - Usbek et Rica
Global Warming of 1.5 ºC - IPCC