Le Spitzberg, l’épicentre du changement climatique
Energy Observer est en passe de devenir le premier navire au monde à rejoindre le Cercle polaire arctique, propulsé uniquement aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. 2,400 milles d’une navigation historique à parcourir entre St Pétersbourg et le Spitzberg, destination emblématique à plusieurs égards.
Cette île de l’archipel norvégien du Svalbard subit de plein fouet les effets du changement climatique, plus que n’importe où sur la planète. Un phénomène qu’Energy Observer va documenter durant son Odyssée.
Le Spitzberg — comprenez « la montagne pointue » —, c’est une île de l’océan Arctique. L’une des îles de l’archipel norvégien du Svalbard parmi les terres habitées les plus septentrionales au monde. Ici, à 79° de latitude nord, la nature a longtemps dicté sa loi. Puis une mine de charbon a été ouverte sur l’île. Les hommes y ont pris leurs aises, le tourisme se développe. Pourtant aujourd’hui encore, les ours règnent en maîtres sur le Spitzberg. Ils seraient plus nombreux que les habitants de l’île. Mais pour combien de temps ? Car la région est durement touchée par le changement climatique, plus que n’importe où sur terre. Les glaces fondent à un rythme inquiétant.
Des températures qui montent toujours plus
À Ny-Alesund, dans la base scientifique internationale la plus au nord de la planète, des chercheurs étudient ce fragile écosystème. Au Spitzberg, la température a augmenté, depuis l’ère préindustrielle, deux fois plus vite que la moyenne mondiale. Cela à cause d’un phénomène que les experts appellent : l’amplification polaire.
Car en principe, le pouvoir réfléchissant de la glace arctique devrait renvoyer vers l’espace 80 % de la chaleur provenant du Soleil. Or dans un monde qui se réchauffe, il arrive aux pôles un surplus de chaleur issu des zones tropicales. Les glaces fondent. La surface s’assombrit et absorbe plus de rayonnement solaire. Cette boucle de rétroaction amplifie le réchauffement. Et d’autres facteurs encore, peuvent venir aggraver la situation comme la libération de méthane — un puissant gaz à effet de serre — par le sol. De quoi rendre la région particulièrement sensible aux changements climatiques.
C’est d’ailleurs une analyse des systèmes glaciers qui avait permis, dès les années 1970, de détecter les signes précurseurs de la crise climatique que nous connaissons aujourd’hui. Une position particulière qui vaut au Spitzberg, le surnom de sentinelle du réchauffement climatique.
Notre dossier sur le Spitzberg
[Objectif Spitzberg] La fonte des glaces, quelles conséquences ?
Pour aller plus loin
Climate in Svalbard 2100 – a knowledge base for climate adaptation (Norwegian Centre for Climate Services – NCCS)
What’s happening in the arctic and why it matters to you (Elizabeth Arnold – TEDxSeattle)
Spitzberg, les vigies du climat (Les dessous de la mondialisation – Public Sénat)
The Northernmost Town on Earth (Svalbard in 4K) – Veritasium