Les ours polaires menacés par le changement climatique
Energy Observer est en passe de devenir le premier navire au monde à rejoindre le cercle polaire arctique, propulsé uniquement aux énergies renouvelables et à l’hydrogène. 2,400 milles d’une navigation historique à parcourir entre St Pétersbourg et le Spitzberg, destination emblématique à plusieurs égards.
Cette île de l’archipel norvégien du Svalbard subit de plein fouet les effets du changement climatique, plus que n’importe où sur la planète. Un phénomène qu’Energy Observer va documenter durant son Odyssée.
« 3.000 ours polaires. 2.500 hommes. Vous n’êtes pas les rois. » C’est l’avertissement fait aux touristes à la descente de l’avion à Longyearbyen, capitale du Svalbard. Ici, les autorités ne plaisantent ni avec la sécurité ni avec la protection de la faune. Car longtemps le braconnage a mis en danger les ours blancs. C’est encore le cas dans certaines régions de l’Arctique puisque l’on considère que 5 % de la population est victime de la chasse chaque année. Mais au Spitzberg, aujourd’hui, seules quelques imprudences mènent encore à des tragédies. Ainsi la triste histoire de cet ours polaire abattu par un garde, il y a un an de cela.
Menacés par le changement climatique
Désormais, c’est surtout le réchauffement climatique, beaucoup plus rapide dans la région que dans le reste du monde, qui menace la survie des ours polaires. Car ces animaux incroyablement bien adaptés à la rudesse originelle de leur environnement ont pour habitude de chasser sur la banquise. Et la banquise, malheureusement, fond aujourd’hui à une vitesse inquiétante. Réduisant la période de chasse de l’ours blanc comme une peau de chagrin. Son état de santé décline. Il grandit moins et maigrit sensiblement. Les portées sont plus rares et moins nombreuses. Moins d’oursons parviennent à survivre.
Privés de cet espace de chasse et de vie naturel, l’ours polaire — classé « vulnérable » par l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) — tente de s’adapter. Il s’attaque maintenant aux oiseaux et à leurs œufs. Il économise son énergie en dormant un maximum au cours de l’été. Et surtout, il s’aventure de plus en plus sur la terre ferme, vers les zones habitées par l’homme. Allant ainsi au-devant de conflits dont l’issue, malgré sa taille et sa puissance, lui est généralement défavorable.
Notre série sur le Spitzberg
[Objectif Spitzberg] L’épicentre du changement climatique
[Objectif Spitzberg] La fonte des glaces, quelles conséquences ?
[Objectif Spitzberg] Au Svalbard, mémoire de 13 000 ans de biodiversité
[Objectif Spitzberg] Longyearbyen, la ville qui se réchauffe le plus vite sur Terre
Pour aller plus loin sur le Spitzberg
Polar bears really are starving because of global warming, study shows – National Geographic
L’ours polaire, le seigneur de la banquise victime du réchauffement climatique – WWF
Réchauffement climatique : Un tiers d’ours polaires en moins d’ici 2050– 20 minutes
Stricken polar bears turns up in Siberian city, hundreds of miles from home – The Guardian