L’océan, salut de l’humanité
Pêche intensive, pollution plastique, urbanisation des côtes, intensification du trafic marin. L’océan constitue le plus grand espace de vie de notre planète. Pourtant aujourd’hui, les activités humaines le mettent en danger. Et la Journée mondiale de l’océan est l’occasion rêvée de sensibiliser les populations à l’indispensable gestion durable de cet écosystème primordial.
Il y a plus de 3,85 milliards d’années, c’est dans l’océan qu’est apparue la toute première cellule vivante. C’est dans l’océan que la biodiversité a vu le jour. Qu’elle s’est ensuite épanouie. Ainsi l’océan abriterait aujourd’hui plus de 10 millions d’espèces — hors microbes — pour la plupart encore inconnues. Et c’est ce monde d’une incroyable richesse qu’il nous est proposé d’explorer ce samedi 8 juin, à l’occasion de la Journée mondiale de l’océan.
D’explorer pour enfin cesser de l’exploiter à outrance. Car la surpêche met désormais en péril la renouvelabilité du vivant. Cinq petites minutes de chalutage de grands fonds suffisent à détruire mille ans de développement d’un écosystème. Il semble grand temps de reconsidérer notre rapport à l’océan. La biodiversité doit retrouver sa place au cœur des enjeux. Les aires marines protégées doivent être gérées avec plus d’efficacité. Des réglementations doivent venir contraindre la surpêche afin de permettre la régénération des océans.
Le tout sur fond de meilleure connaissance de la vie sous-marine. Certains l’ont compris. Dans son odyssée autour du monde, l’équipage d’Energy Observer les a rencontrés. Les bénévoles d’Archipelagos par exemple, engagés pour la défense de la biodiversité des mers entourant la Grèce, ou encore ceux de All For Blue, dévoués à la réhabilitation du requin.
Un combat qui se heurte également aux problèmes de pollution des eaux. La pollution par le plastique, notamment. Chaque année, ce sont ainsi 13 millions de tonnes de plastique qui sont jetées à l’eau. Si la tendance se poursuit, en 2050, il pourrait y avoir dans nos océans, plus de plastiques que de poissons. Mais nous tenons entre nos mains, le pouvoir de changer les choses. En réduisant simplement notre consommation de plastique à usage unique, notamment.
Et préserver les océans apparaît aujourd’hui d’autant plus important que toutes ces atteintes à la biodiversité affectent notre climat. La productivité du phytoplancton, par exemple, est en perte de vitesse. Or le phytoplancton est indispensable à la vie. Il constitue le premier maillon de la chaîne alimentaire. C’est également lui qui absorbe une partie du CO2atmosphérique pour le transformer en oxygène, permettant à l’océan de se poser, avec les grandes forêts, comme l’un des poumons de notre planète.
Mais sa capacité d’absorption ne doit pas être surestimée. Et l’océan pourrait bien porter en lui-même les moyens de s’éviter l’asphyxie. En nous offrant une source inépuisable d’énergies propres. Des énergies renouvelables qu’il faudra toutefois veiller à exploiter dans le respect des écosystèmes. Comme le fait Energy Observer en profitant de l’énergie offerte en mer par le vent et le soleil, le tout à un niveau de pollution sonore nulle afin d’éviter de perturber la faune.
Ou comme le proposent les ingénieurs d’Eco Wave Power que l’équipage a rencontré dans son périple. Ils produisent de l’électricité verte grâce à des flotteurs qui soulevés par les vagues, animent un bras dont le mouvement de piston permet de faire tourner une turbine. Installée à Gibraltar, leur centrale a été la première en Europe à fournir de l’énergie houlomotrice au réseau dès juin 2016.